Tu sais ce que ça fait d’être une ordure, hein ? Tu sais ce que ça fait ?!
Martin Esposito, lui, le sait.

Dauphine On Air a interviewé pour toi ce cinéaste audacieux, parti filmer deux ans dans une décharge française, encore plus insalubre que ta chambre d’étudiant. Super Trash Le Film est le fruit -loin d’être périmé- de cette expérience hors norme dénonçant les excès de notre société de consommation.

Ecoutez l’interview en cliquant sur le lien ci-dessous :
https://soundcloud.com/dauphineonair-webradio/supertrash-le-film-martin

Synopsis :
Martin revient sur les lieux de son enfance. Ces lieux sont maintenant ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de lʼépoque, maintenant à la lisière de la décharge. Il décide de sʼy installer et de vivre dans ce monde fait dʼordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : lʼendroit de lʼenfouissement des fûts dʼarsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison mortel qui sʼécoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusquʼà la mer. Martin, au fil des jours et des mois, va faire son trou dans ce monde invivable jusquʼà sembler aller vers la folie. Il se nourrit des ordures. Il essaye, malgré tout, de recréer un univers vivable au milieu de la valse des camions qui lʼévitent en le frôlant. Le jeune homme ne veut pas se résigner, il essaye de rendre cet univers ludique, humain. Il écrit dans sa cabane son journal, ses pensées. Il se lave dans la rivière chaque jour comme de retour à un monde primaire. Il soigne les animaux prisonniers de cet enfer, il surfe sur la vague géante générée par les détritus. Il est au-delà de la dénonciation, il essaye par ce film, dans un effort désespéré, de faire une métaphore de notre monde  loin de  la culpabilité. Il ne veut pas accepter cet univers qui lui a été imposé, il veut se lʼapproprier, lʼingérer, le digérer. Jusquʼau jour de la fermeture définitive où il sauvera une dernière mouette de lʼempoisonnement. La décharge fermée, Martin erre dans ce no man’s land, avec sa caméra. Il enterre des oiseaux, traîne parmi les Caterpillar abandonnés comme sʼil ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit. Tout est recouvert de terre, mais comme des fantômes, des sacs de plastique sʼéchappent du sol et volent dans le ciel emportés par le vent et qui frappent la caméra.

Le 17 octobre, TrENsmissions, la webradio de l’Ecole Normale Supérieure (ENS Ulm), a lancé son trENSmetteur, grâce auquel nous avons pu mettre en place le live ainsi qu’un flux 24h/24 7j/7. Notre webradio, proposant jadis seulement des podcasts, s’est ainsi transformée en une véritable radio internet. Dans un tutoriel que nous publierons prochainement, nous présenterons dans le détail les démarches que nous avons menées ainsi que la solution technique que nous avons choisie. Nous aimerions ici commenter surtout les transformations positives que nous observées.

Tout d’abord, le flux continu offre un nouveau rapport d’audition. Au lieu de la sélection par l’auditeur d’un podcast, le flux continu laisse davantage de place au hasard et à la découverte. Ainsi la webradio ne se présente plus comme encyclopédie passive mais comme vive conférencière. La diffusion en direct de son côté consolide ce lien entre les animateurs et les auditeurs, la radio s’adressant réellement à son public en joignant énonciation et audition.

Par ailleurs, ce nouveau mode de fonctionnement a rendu notre radio plus attractive encore aux éditeurs pressentis, « (réellement) parler à l’antenne » satisfaisant le désir de réalisation de soi dans la mise en scène. Aussi, la diffusion en direct allège le travail d’édition postérieure des enregistrements puisque les balances sonores sont effectuées simultanément par la régie et écarte le perfectionnisme parfois démesuré appliqué à l’édition des rushs.

Lors de la soirée de lancement du trENSmetteur, qui était également l’occasion de célébrer la signature avec la SACEM et la rénovation de notre studio,  nous avons réalisé une émission en direct depuis le bar de l’Ecole, la très chère K-Fêt, présentant l’ensemble des émissions qui ont récemment vu ou verront bientôt le jour sur TrENsmissions et plusieurs projets étudiants faisant effectivement de notre radio la caisse de résonance du campus.

Nous nous appliquerons à nous joindre au projet de la CRGE de constituer un fonds d’expertise à travers la rédaction de tutoriels, dont les premiers suivront très bientôt.

La team TrENSmissions